Parfums noirs et blancs

Published by Pierric Bergeron on

Jeudi 7 décembre. Pour la deuxième étape de notre projet d’échange artistique dans le cadre du festival d’automne : direction l’école maternelle de la goutte d’or pour la transmission des petits. Le projet est simple, deux expositions, deux générations ; on veut voir à travers leur regard. Nous sommes allés découvrir une première exposition et leur avons proposé notre version des faits. Eux aussi nous font l’honneur d’assister à leur première représentation. Ils ont vu, ils sont venus, ils vont vaincre, à leur tour. Petite mise en bouche à l’entrée, nous patientons sur des bancs miniatures plus vrais que nature. Nous sommes accueillis par les artistes en herbe tout de noir vêtus avec une couronne en papier faite de peignes. Nous sommes invités à rejoindre leur salle et à nous asseoir en faisant la distinction fille/garçon, puis nous sommes couronnés à notre tour. Photo de classe ordinaire des grands par les petits avec des “s’il vous plaît, ne souriez pas” jetés à la volée. La suite est chorégraphiée avec habileté et des sourires s’échappent sur les visages des enfants, malgré les sermons et obligations. Ils sont à terre, en duo, jouent le jeu à merveille. Puis nous sommes conviés à nous bander les yeux avec les écharpes que les petits nous ont dit d’apporter (je croyais que le PIL voulait que nous n’attrapions pas froid, l’intention aurait pu être là…). On nous fait sentir des parfums assez différents. Tous floraux, shampoings ou canard WC sans oublier la lavande.
À notre tour d’entrer en scène en prenant un feutre ou de l’encre, noirs bien sûr.

G. s’essaie à l’encre de Chine, M. au fusain, il ignore encore son talent et rougira quand on le lui fera
remarquer. Séance photo. “Clic”. Souvenir gravé dans la pellicule mais surtout dans nos têtes et on espère les leurs. Nous sommes bluffés par leur créativité, émerveillement, bienveillance, sensibilité et liberté d’expression.

Tour de table des ressentis : on entend nos mots : du « patriarcat », du »sexisme » juxtaposé aux photographies. C’est une complète dichotomie, autant dans les formes que dans les couleurs. Tout est noir ou blanc, tout est perturbant.

Juliette, CLAS.

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